Des fermes agroécologiques au Togo et au Bénin

La préservation des écosystèmes et des terres de cultures par des pratiques agroécologiques ne constitue pas un obstacle au besoin alimentaire des populations, même en forte croissance. Justement, cette attention portée à l'environnement devient l'assurance d'une production suffisante pour répondre aux demandes des populations. L'agroécologie admet la nécessité de produire tout en conservant les ressources naturelles d'un agrosystème. Ces ressources sont " en cohérence avec la culture locale, elles sont socialement justes et économiquement viables."*
Par ailleurs, les pratiques agroécologiques ont pour vocation de rendre les populations plus résilientes face aux aléas accentués par les changement climatiques.
 
Le programme agroécologique au Togo et Bénin
Depuis 2013, le Secaar, avec l’appui de ses partenaires, notamment DM Échange et Mission et la Fedevaco gère un programme de promotion de la sécurité alimentaire au Togo et au Bénin. La première phase s'est achevée en 2015. Aujourd'hui un nouveau programme agroécologique a démarré et qui doit durer jusqu'en 2018. Cette nouvelle phase se concentre davantage sur la promotion de l'alternative agroécologique pour les paysans du Togo et du Bénin. Ce programme poursuivra l'appui des groupes paysans déjà accompagnés jusqu'alors. Il s'agit de trois organisations coopératives au Togo et trois organisations coopératives au Bénin.
 
Au Togo
La Coopérative « ELIKE » de Bolou,
La Coopérative « VEVIEDODO » de Dzolo,
La Coopérative « AMENOUVEVE » d’Amegnran.
Au Bénin
La Coopérative « IFEDOUN » de Kpakpaza,
Le Groupement de « TCHAWASSAGA »,
Le Groupement de « TCHAETA ».
 
Le nouveau programme a pour objectif, notamment, d’appuyer des producteurs pilotes pour la création de douze fermes agroécologiques. Le travail débutera sur des parcelles de bénéficiaires identifiés auprès de six groupes répartis dans les deux pays. Il est prévu d'installer deux fermes par groupement dans lesquelles les bénéficiaires seront encouragés à tester seize pratiques agroécologiques et d'agriculture de conservation comme par exemple :
  • Pas de labour (travail minimum du sol),
  • la couverture permanente du sol,
  • l'association des cultures,
  • l'agroforesterie,
  • la vente directe des produits au consommateur,
  • l'utilisation des engrais organiques,
  • etc.
Ces douze fermiers modèles constitueront par ailleurs un groupe de multiplicateurs de ces pratiques auprès d'autres personnes intéressées, notamment les jeunes. Ces six groupes de bases encadrés par le Secaar et ses partenaires représentent un effectif total de 120 familles dont 59 hommes et 61 femmes.
 
Ce projet a été élaboré par l'équipe du Secaar suite à l'évaluation finale de la première phase (2013-2015). Les bénéficiaire ont pris une part active à cette évaluation ; leur participation a permis d'aboutir à des recommandations qui expriment directement leurs besoins. Si les bénéficiaires ont souhaité poursuivre ce programme pour renforcer leur capacité, c'est parce qu'ils ont remarqué, après les trois années, l'impact de ces pratiques dans leur vie quotidienne. Ainsi, leurs revenus ont augmenté, la santé des groupements s'est améliorée, leur autonomie s'est agrandie, mais aussi, la production agricole s'est largement accrue. Globalement, au Togo et au Bénin, les rendements sont passés en moyenne de 1.2 à 2.9 tonnes par hectare, soit un taux d'augmentation de 141.66 % de la production vivrière pour environ 80 % des groupements agricoles impliqués dans le programme.
 
* Selon une définition de Miguel A. Altieri (1995)

-Pour connaître le projet détaillé, cliquez ici
-Lire un article publié par la Revue pour l'agriculture durable, AGRIDAPE sur le programme, cliquez ici (page 13)

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